La Ville et le Château de Vianden
Proposition d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de L’UNESCO

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Historique du château de Vianden

Le château de Vianden, témoignage impressionnant de plusieurs siècles d’histoire d’un lignage princier de dimension européenne (voir arbre généalogique en annexe), constitue un ensemble architectural de première qualité artistique et d’une grande diversité culturelle, sans toutefois manquer d’homogénéité. La bourgade de Vianden à ses pieds a gardé ses caractéristiques de petite ville castrale, et donne ainsi à cet ensemble un cachet d’authenticité et de pittoresque.

A Vianden, une voie romaine à caractère régional traversait la vallée escarpée de l’Our, passage fluvial qui était protégé au Bas-Empire par une fortification de hauteur, la protection de ce gué s’intégrait probablement dans le système défensif de l’arrière-pays de Trèves à la fin de l’Antiquité.

Les fouilles archéologiques ont démontré que même si cette fortification fut abandonnée dans la première moitié du 5e siècle, néanmoins sa tour carrée était encore utilisée à l’époque mérovingienne et carolingienne.

Les récentes recherches archéologiques effectuées dans la cour inférieure permettent de confirmer cette occupation continue du site.

Les origines et le développement du château fort et de la ville de Vianden sont étroitement liés à l’histoire des comtes de Vianden. Ceux-ci choisirent l’éperon rocheux qui domine la vallée de l’Our pour des raisons économiques et politiques afin de s’enraciner dans cette terre qui deviendra bientôt le comté du même nom. Le site connaît une occupation antérieure à l’implantation d’un lignage médiéval: il était déjà occupé par un fortin romain au Bas-Empire (4e et 5e siècles), puis, lors du haut Moyen Age (6e – 10e siècles), par un point fortifié dont la fonction exacte ne peut plus être déterminée de nos jours.

Au cours des années 1198 et jusqu’en 1207 le château fort a subi une réorganisation architecturale de grande envergure.

Au début du 11e siècle, les comtes de Vianden y construisaient un premier château fort avec une enceinte à plan ovale, doté d’une chapelle castrale et d’un bâtiment résidentiel (aula). Vers 1100 un bâtiment-tour y fut ajouté. Le château fort présentait dés lors les trois éléments essentiels d’une résidence princière: un logis seigneurial, une chapelle et une tour d’habitation seigneuriale.

Les importantes phases de construction qui caractérisaient le développement ultérieur du château fort correspondait à l’essor politique et territorial du comté de Vianden. Jusqu’au milieu du 13e siècle, la Maison de Vianden parvenait à se tailler un territoire et une autorité considérables dans l’Eifel, voisin du comté du Luxembourg, du domaine abbatial de Prüm et de la principauté épiscopale de Trèves. Lignage prestigieux proches des empereurs de la dynastie de la maison de Souabe, appelé encore les Staufer, les comtes de Vianden entretenaient des relations familiales et féodales avec le comté de Namur, le duché de Brabant et la principauté épiscopale de Cologne. Ils accompagnaient les Staufer en Italie du Sud, participaient aux croisades, conseillaient les rois des Romains. Témoignage de leur dimension «internationale», le château fort de Vianden connut alors trois phases de construction qui augmentent successivement le caractère représentatif et magistral de la résidence comtale.

Au cours de la première phase romane vers 1170 le logis seigneurial et la tour d’habitation ont été remaniés et l’ancienne chapelle a été remplacée par un espace sacral monumental de deux étages avec puits central, joyau de l’art roman.

Vers 1200, une seconde phase romane vit la construction du grand logis seigneurial au nord et de la galerie monumentale aux baies trilobées qui marquent encore aujourd’hui l’aspect grandiose du château fort. L’influence des logis seigneurial impériaux des Staufer était tangible; la combinaison d’éléments représentatifs de type palatiaux et d’éléments architecturaux à finalité militaire faisait du château fort de Vianden un ensemble unique en son genre.

Le règne de Henri Ier (1214-1252), comte de Vianden et pour peu de temps aussi de Namur, marquait l’apogée du comté: une dernière grande phase de construction donnait au château fort sa silhouette caractéristique. Tous les bâtiments représentatifs (le grand logis seigneurial, la galerie et la chapelle) étaient dotés de hauts pignons gothiques et de hautes toitures. La tour d’habitation était agrandie, un quartier résidentiel supplémentaire ajouté et les remparts de la cour inférieure prolongés du côté sud-ouest.

La deuxième moitié du 13e siècle était une phase de stagnation, qui annonçait celle du déclin du bas Moyen Age. Les comtes de Vianden, pris dans l’étau du pouvoir croissant de leurs voisins de la Maison de Luxembourg, perdaient progressivement leur rang à l’échelon régional et ne connaissaient plus d’expansion au-delà de l’espace Meuse-Moselle. En 1264 ils étaient obligés d’accepter la suzeraineté du comté de Luxembourg. En 1337 le lignage s’éteignait en ligne masculine. Enfin, en 1417 le comté de Vianden finissait par passer par héritage au comté de Nassau dont il faisait partie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Avec l’extinction de la lignée de Vianden, le château fort perdait sa fonction de résidence. Il servait désormais de bâtiment d’administration du représentant du comte et de dépôt pour les revenus seigneuriaux en nature. À l’exception de deux petits quartiers pour les intendants, le château fort ne connaissait plus de transformations majeures. En 1820 un bourgeois de Vianden acquérait le château fort et tolérait le démantèlement partiel de l’édifice médiéval.
En 1827, le Roi Grand-Duc Guillaume Ier mettait un premier terme au délabrement du château fort; son successeur Guillaume II visitait le château fort en 1841. Dans la seconde moitié du 19e siècle les premiers travaux de restauration ont été entamés progressivement. Mais ce n’est qu’après l’acquisition par l’Etat luxembourgeois en 1977 que le château fort bénéficiait d’importantes mesures de restauration, de fouilles archéologiques et d’aménagements. Le château fort de Vianden bénéficie aujourd’hui d’une parfaite étude historique et d’une mise en valeur touristique soignée.

Le développement de la ville de Vianden était tardif par rapport au château fort, datant de la période de l’apogée du comté de Vianden au 13 e siècle. Le bourg se développait le long du «Schankertbach» qui se jette dans l’Our non loin du passage de la rivière par un gué, puis par le pont. En 1248, le comte y installa l’ordre des Trinitaires qui entretenaient un hôpital. L’église des Trinitaires à Vianden, est un exemple typique de l’architecture des ordres mendiants à l’époque gothique. À la fin du 13e siècle la première enceinte urbaine fut élargie à 7,5 ha, témoignage de l’essor de la ville. Elle avait une longueur de 1500 m, deux portes et seize tours, dont plusieurs existent encore, tout comme une partie importante de l’enceinte occidentale. Vianden fait partie des petites villes aux rares critères urbains: une léproserie est signalée en 1261, des structures communales (échevins, sceau urbain) vers 1300, un deuxième marché en 1307 et une seconde église urbaine sur la rive gauche de l’Our en 1311. En 1308 le comte Philippe II de Vianden accordait aux habitants de la ville une charte de franchise. Le déclin du comté au bas Moyen Age fit perdre à la ville le moteur de son développement. Cette relative stagnation assura à la vieille ville de Vianden sur la rive droite de l’Our son caractère et sa topographie médiévaux.

Mais comment en est-on arrivé à une ruine? Le château fort était demeuré en bon état durant le 17e jusqu’à la disparition du comté en 1795 ou en 1815, année où le Traité de Vienne attribua la plus grande partie du vieux comté ardennais à la Prusse. En même temps disparurent les recettes régulières pour l’entretien du château fort, devenu la propriété du Prince Guillaume d’Orange-Nassau, qui est devenu le Roi Guillaume Ier des Pays-Bas, Grand-Duc de Luxembourg. Par une loi du 9 février 1818, le roi décida l’aliénation des domaines de l’Etat. En vertu de cette loi, il signa, en 1819, le décret autorisant la vente du château fort avec ses dépendances, qui eut lieu par adjudication publique en 1820 à Diekirch pour 3.200 florins au bourgeois Wenceslas Coster de Vianden

Celui-ci commença aussitôt la vente de tout ce qui pouvait être monnayé: toiture, poutres, portes, boiseries, de façon à réaliser de jolis bénéfices. C’est de là que date le processus de décrépitude de l’édifice. En 1827, on relate qu’une partie de la voûte de la grande salle s’était enfoncée; la chapelle était en état d’effondrement et dans la salle gothique du petit logis seigneurial, plusieurs colonnes étaient à renouveler. En 1847, la voûte de la grande salle s’était complètement affaissée, tout comme celle de la chapelle. Plus tard, la maison du Juliers, la moitié du grand pignon nord avec la tour de flanquement, un tiers du mur ouest de la grande salle, le pignon du milieu et la voûte du petit logis seigneurial s’effondrèrent.

La grande restauration

C’était seulement sous le règne du Prince Henri des Pays-Bas que des tentatives de restauration furent entamées par Van Koenig et ensuite par Charles Arendt (1864). Ce dernier a d’ailleurs dressé un premier inventaire architectural et artistique complet du château fort et publia une monographie. Pendant les années 1910-1911, sous le Grand-Duc Guillaume, des travaux plus importants furent réalisés par l’architecte Ebhardt, notamment aux deux logis seigneurial. Ces travaux semblent avoir sauvé l’édifice dans son ensemble.

Mais l’effet de ces travaux n’était pas durable et les travaux effectués avant, pendant et après la première guerre mondiale, n’étaient au mieux que du rapiéçage. Les études pour une restauration adéquate cependant existaient et montraient qu’il n’y aurait pas de sauvegarde du château fort, sans la réfection des toitures de la chapelle, du petit et du grand logis seigneurial, de la maison de Nassau et de la tour angulaire, dite tour blanche. Pour commencer on devait consolider les trois pignons dont la maçonnerie était gravement endommagée. En plus, il fallait s’appliquer tôt ou tard à restaurer la salle byzantine, l’ancienne cuisine, la grande cave, en fait, l’édifice complet.

Sans protection durant un siècle et demi, l’humidité durant l’hiver avec un vent très fort avaient dégradé la maçonnerie. Une mauvaise méthode de construction dans la partie romane du château fort (du mortier d’une mauvaise qualité) et des négligences graves ont mené à une destruction lente, faisant que le château fort était dans un état désespéré et qu’au lieu de parer au plus pressé, il a fallu engager une action de grande envergure.

Extrait d’un premier rapport d’expert établi en 1963 et publié par J.P. Koltz dans HEMECHT N° 2 1972

Entretenir une ruine, est dans le sens propre du mot un non-sens, car une ruine va disparaître un jour; une ruine est normalement un bâtiment sans grande valeur vénale, en train de se décomposer avec le temps. Le château fort de Vianden par contre est un monument historique de valeur internationale. Il a fallu que l’état de ruine cesse pour se transformer en un édifice historique à l’abri des intempéries, et dont l’entretien régulier serait assuré. On a d’ailleurs reconnu dans les grandes institutions de protection des monuments, telles que l’UNESCO, l’ICOMOS ou l’IBI, que l’entretien d’une ruine devient tellement cher, qu’il vaut mieux procéder aussi vite que possible à une restauration en règle, plus chère au début, mais plus économique à la longue et même plus rémunératrice.

Un programme de restauration en plusieurs étapes a été élaboré par M. Steinmetzer, conservateur au Service des Sites et Monuments, pour les murs, les salles, la chapelle, et par un architecte pour la charpente. Des ingénieurs et des experts en statique ont été associés aux travaux.
Les travaux à la terrasse, prolongeant le petit logis seigneurial au sud-ouest ont été entamés en premier lieu. Cet endroit a été considéré comme la base à laquelle sont annexés les différents corps de bâtiments et en particulier, la chapelle. Les résultats de ces travaux ont permis d’orienter la poursuite de la restauration.

La restauration devait tenir compte des faits suivants:
Pour le Grand Logis seigneurial: Le pignon nord de cette pièce d’une longueur de 30 m, d’une épaisseur de 2,30 m et d’une hauteur de 15 m, était de plus de 1,30 m hors plomb et sa stabilité était gravement compromise.

Tous les plafonds, y compris celui de la cave, étaient initialement composés de solives, supportés probablement par des colonnes en pierre, dont des restes ont été trouvés. On a pu sortir du mur du rez-de-chaussée le tronçon d’une poutre en chêne de 40 X 40 cm.

La toiture était de forme romane, tandis que les très grands pignons gothiques actuels, pouvant atteindre jusqu’à 27 m, dataient de l’an 1500 environ, où d’importants travaux furent exécutés pour transformer les étages supérieurs des deux logis seigneurial en un grand grenier. La grande salle de cet édifice mesure 30,30 X 9,60 m à l’intérieur avec une hauteur de 8,20 m. Il n’existe pas d’autre salle du début du 13e siècle qui possède les dimensions et l’importance de celle de Vianden. Les clefs de voûte, dont quatre existaient encore, pesaient chacune 300 à 350 kg. Cette salle, appelée Salle des Chevaliers, possède six fenêtres munies de niches profondes avec des bancs pesant jusqu’à 400 kg. On trouve dans le grand logis seigneurial au total 49 colonnes romanes ou gothiques, dont la plupart avec des chapiteaux.

Le pignon nord du grand logis seigneurial a été renforcé, de même que le pignon moyen entre les deux logis seigneurial. Les murs ont été consolidés par injection de chaux spécial dans les vides existants, et ont été armés de tiges de fer. Cette consolidation s’est avérée nécessaire, d’autant plus que la charpente et la toiture prévues risquaient de peser lourd.

La voûte de la Salle des Chevaliers, menaçant tomber en ruine déjà en 1827, complètement effondrée en 1847, avait été construite en pierres de schiste de grandes dimensions et d’un poids considérable. Lors de la reconstruction, on a choisi un système n’exercant plus aucune pression latérale sur les parois.

Des poutres en béton armé supportent le plancher de la Salle des Fêtes, ne touchant plus la voûte à 5 travées formée par un manteau en béton d’une faible épaisseur. Les 80 m de nervures primitives récupérés ont été réinsérés en majeure partie; 4 des 5 clefs de voûte sont encore d’origine.

Après la pose d’un chauffage dans le sol, la salle a pu retrouver, grâce à son dallage en grès de grandes dimensions, son crépissage clair, son éclairage par appliques en laiton forgées à la main, sa cheminée avec son imposant linteau en bois et des meubles de qualité, son caractère d’antan.

Le Petit Logis seigneurial, édifice remarquable de style roman et partiellement gothisé date de la fin de l’époque tréviro-lotharingienne (fin du 12e siècle) et constitue donc le seul bâtiment profane roman qui a conservé tous les éléments pour une bonne restauration. Le rez-de-chaussée est partagé en deux pièces: «le poêle des cavaliers», très jolie pièce à 14 colonnettes en ardoise et quatre colonnes en faisceau. La 2ieme pièce est la «salle des cavaliers ou salle d’armes», qui mesure 21 m sur 6 m, est surmontée par une voûte gothique.

Dans cet édifice se trouvent également la grande cuisine et la chapelle supérieure.

Au corps de logis, tous les plafonds et planchers en bois ont été réfaits.

Dans l’ancienne cuisine, du début du 15Ie siècle, une voûte, la grande hotte et un chauffage par le sol ont été installés. La présence de la chambre à coucher au-dessus de la cuisine, a empêché la reconstruction de la hotte dans toute sa hauteur.

Une communication directe a été rétablie entre la cuisine et une «salle à manger»; la restauration de cette pièce a tenu compte de la présence d’éléments d’époques fort différents, une arcature romane d’un côté et une cheminée du 17e siècle de l’autre côté.

Au-dessus de la salle à manger est située la «salle des banquets», à côté de la chambre à coucher. Elle a conservé une cheminée du 15e siècle dont les armoiries et les rosettes ont été restaurées. Eclairée par cinq grandes fenêtres, elle est devenue, avec un ameublement d’époque, la salle d’apparat par excellence.

Dans la maison, dite de Nassau, une salle est consacrée à la dynastie des Nassau-Vianden, et une kitchenette moderne a été installée à côté de la chambre à coucher.

Un escalier, dont les traces d’origine étaient encore visibles aux différents niveaux dessert la salle Vic Abens, les toilettes adossées au grand logis seigneurial, la salle de généalogie, la chambre à coucher avec la kitchenette et l’étage supérieur du corps de logis.

La salle des comtes, longue de 28 m. dont le pignon et les murs ont été restaurés, sert à accueillir des réceptions, des conférences, des expositions, des banquets.

L’ancienne toiture romane avec la couverture d’ardoises et les pignons partiellement visibles ont pu être refaits dans leur originalité grâce aux diverses reproduction de la coupe du château fort. L’installation de gouttières et de tuyaux de descente a posé maints problèmes; pour le matériau, le choix s’est porté sur le cuivre.
Enfin la chapelle supérieure, dédiée à Saint-Antoine, un joyau d’architecture du genre chapelle palatine à deux étages, a été remise à neuf. Il faillait enlever plusieurs couches de crépi du 19e siècle et remplacer le ‘toit de secours’, qui risquait de s’écrouler par la toiture romane originale assez plate, qui sortait d’une corniche en encorbellement. On peut dénombrer à l’intérieur de la chapelle 90 colonnes ou colonnettes en bas et 32 aux fenêtres supérieures. Les fenêtres supérieures montrent à l’extérieur 30 colonnettes, ce qui fait en tout pas moins de 152 colonnes et colonnettes. La chapelle a été munie de la toiture dans sa forme gothique d’origine, très haute, avec son clocheton élancé.

Les fouilles ont pris en considération l’ensemble de l’éperon de Vianden. Tous ces travaux, sauf la première phase de la consolidation par injections, ont été exécutés par des entreprises et des artisans luxembourgeois (36 entreprises, artisans, bureaux d’études et d’architecture).

Opération 1989 de la Commission européenne pour la «Conservation et la Promotion du Patrimoine Architectural de l’Europe»

En février 1989, en présence d’un jury d’experts de réputation internationale dans les domaines de l’architecture, de l’archéologie et de la restauration, Jean Dondelinger, membre de la Commission européenne, chargé des Affaires culturelles, a présenté les 24 projets sélectionnés parmi les 820 soumis.

Les projets sélectionnés se réfèrent aux monuments d’importance exceptionnelle et couvrent une période allant du 7e siècle A.C. au 20e siècle A.D., respectant en conséquence un équilibre entre la grande variété de monuments et d’époques historiques du patrimoine européen.

Suite au dossier présenté par l’asbl ‘Les Amis du Château de Vianden’ au titre de l’avis paru au Journal Officiel des Communautés européennes n° 308 du 3.12.1988, la restauration de la chapelle supérieure du château de Vianden figurait parmi les 24 projets retenus. Une contribution financière de 130.000 écus a été octroyée par la Commission européenne.

Coûts de la reconstruction de 1977 à 2010

Le transfert dans le domaine de l’Etat, en 1977, du château de Vianden, ayant jusqu’alors appartenu à la famille grand-ducale (cf acte de vente annexé), et dont beaucoup prévoyaient déjà ‘l’écroulement définitif dans les dix années à venir’. a permis d’engager des sommes importantes dans la rénovation et dans l’entretien:

+/- 25 millions d’Euros, dont une participation de +/- 11 millions de l’asbl ‘Les Amis du Château de Vianden (toiture du centre didactique, Galerie Byzantine et aménagement de la Salle d’Armes et le Poêle des Cavaliers (vitrines avec armures), Salle des Chevaliers (mobilier) Salle Vic Abens (tapisseries), cuisine, chambre à coucher et salle des Banquets (mobilier), Salle J.P. Koltz (exposition de photos sur la reconstruction, de concert avec le Photo Club de Vianden), Salle Charles Arendt et Salle de Généalogie (photos de visiteurs de marque et arbre généalogique) de concert avec Les Amis de l’Histoire de Vianden.

Ces 25 millions d’Euros nécessités pour ces opérations, sans pour autant représenter des sommes excessives, étaient pour ainsi dire la note qu’il fallait payer, pour avoir négligé durant 150 années, une remise en état approfondie du château et laissé les vents, la pluie et le gel attaquer le bel édifice. Une restauration en règle s’imposait en effet: les simples frais d’entretien courants avaient tendance à grimper démesurément et menaçaient d’atteindre le chiffre de 10 millions de francs par an; les 161.000 visiteurs enregistrés par an risquaient de voir des pierres leur tomber dessus et tout le château était en train de perdre son âme.

Reconstruction et suivi par les instances

nationales et internationales (ICOMOS)

Avis exprimé par le Comité Permanent du colloque international du Château Gaillard (22.4.1983)

Le château fort de Vianden présente une importance exceptionnelle, aussi bien pour ce qui concerne sa place dans le développement de l’architecture militaire depuis le Haut Moyen Age, qu’en ce qui concerne la matérialisation des nouveaux pouvoirs seigneuriaux sur la terre et sur les hommes. La valeur exemplaire de ce château fort est patente. C’était au colloque de KARREBAEKSMINDE (Danemark)-en 1982- que le G.D.de Luxembourg fut admis au comité Permanent de Château Gaillard avec la soutenance et sur proposition de Walter Jansen (Allemagne) et André Matthys (Belgique).

A peine un an après –en avril – 1983- les membres du «Comité Permanent de Château Gaillard» se sont réunis sous la présidence de Michel de Bouard à Vianden pour leur réunion de travail annuelle. Au cours de cette assemblée plénière un rapport scientifique fut rédigé et signé par tous les membres, - qui stipulait entre autre que le château fort de Vianden devrait, avant toute intervention de restauration et de consolidation, bénéficier d’une recherche archéologique du sol et du bâti.

Extrait du deuxième rapport d’expert rédigé en 1983.

Le château fort de Vianden présente une importance exceptionnelle aussi bien pour ce qui regarde sa place dans le développement de l’architecture militaire depuis le Haut Moyen Age qu’en ce qui concerne la matérialisation des nouveaux pouvoirs seigneuriaux sur la terre et sur les hommes.

Chateau avant la reconstruction