Historique de la ville de Vianden

A l’origine de la naissance de la ville se trouvait le château fort, dont le fondement remonte avant le 10e siècle. Les habitants des alentours s’installaient alors le long d’un sentier descendant du château fort vers l’Our, formant ainsi les débuts de la ville-haute de Vianden. Le comte de Vianden protégera la ville-haute plus tard par une enceinte fortifiée. Au fil des siècles, l’espace à l’intérieur de l’enceinte devenait trop petit car la ville attirait de plus en plus de gens à l’intérieur de ses murs. Les causes en étaient la protection et la liberté qu’elle offrait après une année aux habitants, à condition qu’aucun seigneur ne réclamât son serf. Le dicton «l’air en ville rend libre après un an et un jour» explique bien que le terrain à l’intérieur de l’enceinte était fort précieux. Les hommes construisaient alors de petites maisons, accolées les unes aux autres et associées en maisons mitoyennes. Le tissu urbain devenant de plus en plus dense, on était finalement obligé de construire de l’autre côté de l’Our. C’est ainsi qu’avec le temps, et certainement avant 1250, que se formait, à l’extérieur de l’enceinte, la ville-basse. Dans les actes on retrouve la ville-basse sous le nom de «Virstad» (banlieu). Si dans le temps, ce nom désignait tout ce quartier, il est utilisé aujourd’hui pour la partie qui va du pont jusqu’à l’ancienne pharmacie.



Initialement, Vianden était une ville à deux portes et à une seule rue. Par la porte supérieure on entrait dans la ville par l’ancienne rue principale, appelée aujourd’hui «Aal Gaass» (vieille rue). La deuxième porte, la porte du pont, avait néanmoins beaucoup plus d’importance, puisque la majorité des terrains du comté se trouvait de l’autre côté du pont, celui-ci étant le seul pont sur l’Our.

La ville de Vianden se composait donc de deux parties reliées par un pont. Il est intéressant de signaler que la porte sur le pont, la porte principale, ne se trouvait pas sur la limite de la ville, mais entre les deux parties de la ville. Avec le temps, différentes portes plus petites se sont ajoutées. Les deux premières restaient néanmoins les portes principales et les seules portes à tour de l’enceinte.

Vianden était le siège d’une cour de justice pour nobles. Le devoir de celle-ci consistait à réinstaurer la paix au sein de la noblesse dans le cas de disputes à propos de droits de propriété. Cette cour était composée de sept baillis qui habitaient chacun dans une des sept maisons réservées à leur usage. Toutes ces maisons, nous connaissons l’emplacement exact de cinq d’entre elles, se trouvaient en ville haute: la «Petgeshaus», aujourd’hui Musée d’Histoire de la Ville de Vianden, les maisons situées Grand-Rue numéros 20, 41 et 77, cette dernière présentant une façade style Renaissance de 1605 donnant sur l’ancienne place du marché, et en face de celle-ci l’actuel «Stadhous» qui résulte en fait de la transformation de l’ancienne Maison von Ziewel.

Des sept puits qui se trouvaient à Vianden, cinq se situaient en ville-haute. Celle-ci hébergeait également l’hospice des pauvres, érigé par le comte Henri Ier aux environs de l’an 1240. Le bâtiment se trouvait à l’endroit des actuelles maisons Wolff et Vinandy, en face de l’église paroissiale qui allait être construite plus tard.

Vianden appartenait jusqu’en l’an 1256 à la paroisse des Templiers de Roth, étant donné qu’il n’y avait pas d’église en ville. Ce sont des moines trinitaires qui, suivant l’appel de Henri Ier en 1248, sont venus s’installer dans l’hospice. Dès leur arrivée, ils commençaient à construire, d’abord une église, puis un couvent et un cimetière. La dispute à propos de l’appartenance paroissiale de la ville, a été tranchée par l’archevêque de Trèves en 1256 de la manière suivante: la ville basse restait dépendante de Roth, la ville haute devenait cependant paroisse indépendante, avec comme lieu de culte, d’abord la chapelle du château et par la suite en 1266, l’église des Trinitaires. Les templiers de Roth érigeaient alors une petite église près du pont, suite aux mécontentements de la population de la ville basse. Cette église, appelée d’abord «capella militum» et puis à partir de 1312, «Eglise St Nicolas», servait pour les offices du dimanche. Les hautes fêtes étaient cependant toujours célébrées dans le lointain Roth. Il est à noter que le cimetière de la ville basse se trouvait également à Roth.

Le couvent, après sa dissolution en 1783, a été détruit en partie lorsqu’on l’utilisait comme usine de tissage. L’hospice, lui, fut transformé en habitations privées tout comme les maisons des baillis. Par après, les portes de la ville étaient détruites et les puits disparaissaient.

La construction de la route nationale allant vers Diekirch aménagée dans les années 1846/47, avait comme conséquence la destruction d’une partie de l’enceinte de la ville et une réorganisation de l’entrée de la ville-haute. Ceci a eu comme conséquence la réorganisation de la première partie de l’ancienne rue principale, l’actuelle «aal Gaass» (vieille rue), en rue secondaire et la restructuration de la ruelle parallèle à l»aal Gaass», qui devenait alors rue principale suite à un changement de niveau de son cours et un nouvel alignement de la rue. La croix de justice fut déplacée pour permettre un meilleur passage aux voitures et de nombreux escaliers extérieurs disparaissaient afin de créer un passage plus large dans la nouvelle rue.


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